Garden-Party : Dominique Pantz S’exprime

Garden-party: Propos recueillis par Mathieu Prévost

Quelles sont les compétences et l’expertise spécifique que vous avez développées en tant que Conseiller économique dans une ambassade ?

Réponse: Les atouts et les faiblesses d’un pays ne reposent pas uniquement sur l’analyse des indicateurs macroéconomiques, ni des statistiques aussi utiles et nécessaires fussent-elles. Pour appréhender l’économie d’un pays c’est également, et surtout, une bonne connaissance des rouages institutionnels et humains qui s’impose au travers des projets structurants, de l’appréhension des « bottle necks » comme des opportunités d’investissements. Il faut bien avoir tout ceci présent à l’esprit pour se faire une idée précise d’un pays sous un prisme commercial. En bref, il s’agit de sentir le pouls et le vécu économique du pays de résidence où l’on est en poste.

Pensez-vous que le Cercle Diplomatique et Consulaire de France pourra contribuer à l’amélioration des relations économiques et commerciales extérieures ?

Réponse: Bien évidemment! A l’heure du tout numérique et d’une tendance à la digitalisation des
réunions, rien de remplace les relations directes et personnelles que les entreprises doivent s’efforcer
de nouer lorsqu’elles souhaitent se développer à l’international. Dans ce cadre, il s’agit tout
autant de valoriser nos savoirs faire que de conforter notre influence.

Quels sont les réseaux et les contacts qui pourraient être mobilisés au profit du Cercle
Diplomatique et Consulaire de France ?
Réponse: Tout dépend des pays et des continents. L’idée étant qu’il faut s’adapter de façon pragmatique
aux «réalités du terrain» ou aux cibles de marché envisagées. Pour le continent africain,
celui que je connais le mieux, la palette des acteurs à mobiliser et à sensibiliser est très large.
Au-delà des entreprises et de leurs organisations représentatives actives à l’international, les bailleurs
bilatéraux ou multilatéraux et les ONG peuvent, selon les sujets choisis, être des interlocuteurs
de choix à privilégier et à faire se rencontrer afin de trouver des synergies. L’on pourrait continuer
pour chaque continent, chacun avec ses spécificités propres. De nos jours, ce qu’il faut retenir
c’est la grande diversité des acteurs dans le cadre ouvert de la mondialisation des échanges
commerciaux et culturels. Le constat est que tout interagit sur tout. S’adapter à ce cadre mouvant
est donc une nécessité, mais en imposant un tempo et des directions que le cercle diplomatique et
consulaire pourrait s’efforcer de dégager.

Voyez-vous des exemples de projets ou d’initiatives que vous avez défendus et qui ont pu
avoir un impact positif sur les relations économiques avec vos pays de résidence ?
Réponse: Ici, comme ailleurs, l’humilité et la réserve s’imposent, ce qui ne veut pas dire que je sois
demeuré inerte ou passif lorsque j’étais en poste, bien au contraire! Pour resituer cette question
d’une façon plus générale, la diplomatie économique joue un rôle d’aiguillon, de facilitateur et d’accompagnement
de projets de toutes tailles pour les entreprises. Il n’y a pas de petits projets. Les
plus importants se dénouent généralement, tels des points d’orgues, à l’occasion de visites et de
déplacements officiels de nos autorités. Mais lorsqu’un contrat a été signé, ou que le projet a
abouti, le devoir du diplomate qui l’a suivi et l’a facilité est de s’effacer… Je ne dérogerai donc pas à
ce principe!

Comment promouvoir les intérêts économiques des membres du Cercle Diplomatique et
Consulaire de France à l’étranger ?
Réponse: En ce domaine, pas de recette unique ni de «prêt à penser» … En revanche, du «cousu
main» qui permettra tout à la fois de répondre aux aspirations et aux besoins des membres du
cercle diplomatique et consulaire en épousant le terrain. Il nous faut être imaginatifs, créatifs et
collectivement innovants. Les modalités d’accompagnement des membres seront, je l’espère,
variées mais toujours guidées par l’efficience et un professionnalisme dans le savoir-faire de l’interaction
des règles commerciales avec «l’environnement des affaires» au plan local, bien entendu
dans le respect de la conformité.

Quelle visibilité et quelle influence pour le Cercle Diplomatique et Consulaire de France ?
Réponses: L’avenir nous le dira mais je suis optimiste! J’ai tendance à penser que la visibilité n’est
en soi pas un vecteur d’influence, même si elle ne l’exclut pas. Le cocktail du 14 juillet sera l’occasion,
nous l’espérons, de tisser des contacts informels entre entreprises avec les représentations
diplomatiques invitées. Des liens de nature à favoriser le cadre de travail futur du cercle pourront
s’y tisser. Quelques pistes de réflexions et d’actions pourront alors rapidement être proposées aux
adhérents en fonction de leurs attentes.

Nous le savons tous, les défis auxquels les entreprises françaises sont confrontées à
l’étranger sont nombreux et mobilisent nos ambassades. Il serait certainement hors de propos
pour le Cercle Diplomatique et Consulaire de se faire le mandataire de ses membres pour les aider
à surmonter ces problèmes. Les acteurs institutionnels du réseau France à l’export sont réactifs
et efficients et chacun doit rester à sa place. Pour la même raison, nous ne proposerons à priori
pas d’accompagnement collectifs des entreprises. Pour autant, nous ne pourrons pas nous
contenter d’être une simple vitrine du savoir-faire de nos adhérents.

Pourriez-vous, alors, contribuer à l’organisation d’événements ?
Réponse : Dans un futur proche, nous pourrions, sous l’égide du cercle diplomatique et consulaire,
tout à fait favoriser un networking entre les membres et des réflexions thématiques transversales,
afin de permettre l’émergence de questions et de positions communes. In fine, pourquoi
pas organiser le montage d’événements, de conférences ou de rencontres ciblées? Voilà ce qui
pourrait être une méthode et une première esquisse d’un programme entrant, à priori, dans le
champ d’activité du cercle diplomatique. Son objectif, rappelons-le, serait de favoriser la
présence commerciale sur les marchés extérieurs des adhérents.

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